Les Templiers - suite
Suite à ce don par le roi, il est à noter que les Chevaliers feront de Jérusalem et de leur demeure, la "capitale" politique de l'Ordre, la maison mère où habite et demeure le Maître de l'Ordre. C'est de là, que les Templiers organiseront le fonctionnement administratif, économique et politique de leur ordre, c'est de là que partiront les ordres pour les terres et les provinces, les appels à renfort et c'est dans cette indépendance de terre, puis dans une indépendance politique et économique, que se construira la force du Temple.
Après le Concile de Troyes, l'Ordre de la Milice des Pauvres Chevaliers du Christ, portée par l'action de ses pères fondateurs qui partent prècher en France, reçoit des dons de natures diverses, chevaux, armes, argent, terres et surtout des hommes qui emportés par les récits de ces terres lointaines, par la perspective d'une vie au service des armes et de dieu, s'enrôlent pour la Palestine.
Il est difficile de dissocier les armes et dieu, dans ce qui peut motiver un homme à s'enrôler. En effet, la vocation religieuse des Templiers restera constante, pleine de ferveur pour le rédempteur, pour celui qui les accueillera une fois leur mission accomplie, mais aussi pour celui qui deviendra dans l'histoire de l'ordre, leur seul maître : Dieu.
Il est de tradition dans la marine d'utiliser le dicton suivant lorsque l'on parle du capitaine d'un vaisseau : seul maître à bord après dieu. C'est la position que prendront très vite les templiers, grâce aux privilèges que leur accorderont les Papes de ce début du XIIe siècle. Cependant, il est assez étonnant lorsque l'on s'intéresse à la vie et à l'histoire de l'Ordre de voir comment la foi et la dévotion au service de dieu et de la chrétienté (sa fille) seront un des points forts de l'ordre du Temple. (Notons cependant le passage malheureux de G. de Ridefort, Guy de Lusignan et Renaud de Chastillon, histoire sombre pour la Terre Sainte et qui servira de leçon aux Templiers.)
Il est difficile dans notre société moderne, empreinte d'athéisme, de concevoir la place que pouvait occuper la religion et dieu dans le quotidien et l'esprit des hommes de l'époque. Ne pas croire est une abération impenssable, il est impossible de ne pas porter en soi les ferments de la religion. Au milieu de cela, des hommes ont plus la foi que d'autres, d'autres plus la crainte, mais tous croient.
Car c'est dans cette identité de croyance, dans cette union de la foi chrétienne que se forgera l'esprit du Moyen Age.
A suivre...